Blackrock casse les prix et notre démocratie
En pleine pandémie de coronavirus, la Commission européenne a nommé Blackrock, la géante des investissements fossiles, conseillère finance durable.
Comment un tel loup des marchés se retrouve en position de nous conseiller sur les règles à imposer à la finance ? On a demandé à la Commission européenne de nous fournir sa grille d'évaluation pour comprendre comment une telle aberration est possible.
Première surprise : les conflits d'intérêts ne sont pas une ligne rouge pour signer un contrat avec la Commission. Il suffit comme BlackRock de dire que, juré craché, on évitera les conflits d'interets et le tour est joué.
Deuxième surprise : la méthodologie de la Commission offre un bonus au prix le plus bas, une subtilité bien maîtrisée par BlackRock puisqu'elle propose ses services moitié-prix par rapport à ces concurrentes !
Et on comprend pourquoi ! Blackrock s’en contrefout d’être payée pour faire la loi qui demain s’appliquera à elle. Elle le ferait même gratuitement si elle le pouvait. Mais comme on aime bien fouiner, on a posé une nouvelle série de questions à la commission pour lui demander des comptes.
Seules les multinationales peuvent ainsi se permettre de casser les prix et de capter des marchés publics qui leur offrent une place de choix pour influencer nos lois. Et BlackRock n'en est pas à son coût d'essai : contrat avec la banque centrale européenne pour évaluer la bonne santé des banques, partenariat avec la Commission pour tester un produit d'épargne-retraite... Elle en a fait un levier de son influence !
Il est temps de dégager ces intérêts privés de la fabrique de nos lois. Je continuerai à me mobiliser aux côtés des ONG pour dénoncer les conflits d’intérêt et mettre un terme aux liaisons dangereuses entre multinationales et régulation européenne.
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