Explosion des prix de l’énergie : le tout marché de Macron et l’UE entraîne une catastrophe sociale
L’arnaque du soi-disant “bouclier tarifaire” de Castex n’y changera rien : les prix de l’énergie vont rester à des niveaux ultra élevés et mettre en danger le pouvoir d’achat des classes populaires. Au-delà des mesures sociales d’urgence à mettre en place immédiatement pour limiter la casse, c’est tout le système qu’il faut revoir à moyen-terme. La libéralisation imposée par l’Europe est au cœur du problème : il est temps de revenir à un pôle public de l’énergie !
Pouvoir se chauffer et utiliser l’électricité pour se faire à manger ou s’éclairer chez soi devrait être un droit, et en aucun cas un privilège. C’est pourtant en train de le devenir avec une explosion des prix partout en Europe. En France, les prix du gaz ont augmenté de plus de 50% rien que depuis le début de l’année : +10% en juillet, +5% en août, +8,7% en septembre et... +12,6% le 1er octobre. C’est bien entendu le moment qu’a attendu le gouvernement pour bloquer les prix du gaz, soit à leur niveau le plus haut. Et l’électricité n’est pas en reste avec des hausses également continues. Un énième coup dur pour des millions de gens déjà dans la galère ! ! Ces hausses pèsent dix fois plus sur le budget des plus pauvres que sur celui des ménages les plus aisés. Alors que 3,5 millions de ménages se trouvent déjà en situation de précarité énergétique, les conséquences vont être dramatiques. D’autant plus dans une situation d’urgence sociale renforcée par la crise Covid et la scandaleuse réforme de l’assurance chômage qui va encore plus pénaliser les plus précaires.
Cette hausse des prix ne vient pas de nulle part. Et elle est principalement due à la libéralisation exigée par la Commission européenne, qui a forcé les États à privatiser leurs productions pour créer un grand marché unique de l’énergie. Sauf que les prix dont ils nous avaient promis qu’ils diminueraient grâce à la sacro-sainte concurrence ont en réalité explosé ! Depuis la privatisation de GDF en 2004, les prix du gaz ont quasiment doublé. Même trajectoire pour l’électricité qui a connu des hausses de prix considérables. Ce marché européen de l’énergie est par ailleurs intimement lié à celui du carbone, qui lui aussi, dysfonctionne complètement. Résultat: des spéculateurs en ont profité pour faire leur beurre, participant indirectement à l’augmentation du prix du gaz. A la fin, tout le monde est perdant… sauf les actionnaires ! Mais cela ne leur suffit pas. La Commission n’a rien trouvé de mieux que d’ordonner en plus à la France de privatiser certaines branches d’EDF dans son “plan Hercule” soutenu par Macron
Même face à l’urgence, le gouvernement est incapable de sortir des mécanismes de marché. Certains pays européens comme l’Espagne, ont pris des mesures fortes comme la baisse de la TVA sur l’énergie ou la taxation des bénéfices exceptionnels des protecteurs d’énergie. En France, toutes ces solutions ont été écartées ! Bruno Le Maire s’en était tenu à vulgaire chèque énergie de 100€ alors que les factures d'électricité (sans parler du gaz et de l’essence) devaient à ce moment-là augmenter d’au moins 150€. Et les annonces de Castex hier sont une nouvelle arnaque. Le gouvernement ne bloquera les prix… qu’une fois toutes les dernières hausses enregistrées et sans remettre en cause les précédentes. Ce (soi-disant) “bouclier tarifaire” ne sera par ailleurs que provisoire et ne durera étrangement que jusqu’aux présidentielles… Quant à l’électricité, elle continuera à augmenter ! Pourtant, en prélevant ne serait-ce que 10% des 9,9 milliards d’euros de versés aux actionnaires des entreprises énergétiques, l’Etat aurait pu verser un chèque de 273€ à chacun des ménages en précarité énergétique. Bref, le message aux classes populaires est clair : “débrouillez-vous et payez la note!”. Et pas un mot bien sûr sur le cœur du problème : les passoires thermiques et la privatisation du secteur énergétique.
Il y a pourtant tellement à faire. Dans l’immédiat, il faut bloquer tous les prix de l’énergie au niveau du début d’année, et aussi longtemps qu’il le faudra. A court-terme, il faudra aller plus loin pour baisser voire supprimer la TVA sur l’énergie, instaurer la gratuité des premiers mégawatts et créer une tarification progressive selon les revenus. Et à moyen-terme, il faut sortir de la concurrence, mettre en place un pôle public de l’énergie, lancer un grand plan de rénovation des 4,8 millions de passoires thermiques et passer au 100 % renouvelable pour sortir de notre dépendance aux fluctuations des cours. Si la Commission nous bloque (et elle ne manquera pas de le faire sur certains éléments) nous lui désobéirons. Car c’est la seule solution pour éviter un désastre social. L’écologie populaire ne peut plus attendre : il est temps de s’y mettre !