L'hiver arrive et les loups d'extrême droite hurlent en Europe
“On s’en fiche”, voilà les mots de Marion Maréchal lorsqu’on lui demande de réagir aux violences commises par l’ultra-droite en France. Si la cheffe de file de Reconquête s’en fiche, c'est qu’elle souhaite entretenir un mensonge : l’ultra-droite ne serait que quelques groupuscules radicaux et qui ne représenteraient aucune menace sérieuse, ni par leurs actes ni par leur influence.
A ce stade, je lève une première tromperie : il n’y a pas à parler “d’ultra-droite”. Les groupes qui défilent dans nos rues, scandent des slogans racistes, multiplient les saluts nazis et agressent nos concitoyens sont des groupes d’extrêmes-droite autant que des partis comme Reconquête et le Rassemblement national. Si les uns préfèrent les cagoules aux cravates, rien ne les séparent fondamentalement dans leurs idées.
L’extrême-droite n’est pas un spectre qui hante l’Europe, c’est un mal qui la ronge réellement, dangereusement et dramatiquement chaque jour davantage !
En France, alors qu’elle n’est pas au pouvoir, ses groupes les plus violents organisent des ratonnades, harcèlent ou violentent des militants, ou même de simples citoyens d’origines étrangères, dégradent des cimetières et des mosquées, violentent et tuent.
Rien que ces derniers mois ce sont 6 militants d’extrême-droite condamnés à de la prison ferme pour violences à Roman-sur-Isère, 4 personnes écrouées pour violences contre des groupes antifascistes, 1 jardinier condamné à 6 ans de prison ferme pour avoir appelé à un meurtre raciste et 1 homme condamné à 5 ans de prison ferme pour avoir projeté une action violente contre une mosquée.
Ailleurs en Europe, l’extrême-droite est arrivée au pouvoir. En Suède, en Italie, aux Pays-Bas. Souvent en coalition avec la droite. La peste brune se propage et les gouvernements de droite et libéraux, comme celui d’Emmanuel Macron, ne constituent pas un rempart mais un marche-pied. Leurs politiques sécuritaires et policières légitiment la ségrégation contre les étrangers ou les musulmans. Leurs politiques anti-sociales attisent les sentiments d’injustice et le ressentiment. Leurs mépris et leurs mensonges exaltent les colères et les peurs.
L’extrême-droite “bon chic bon genre”, celle qui porte des cravates et ne parle pas trop fort, a juste à se poser sous l’arbre en attendant que les fruits lui tombent dans les bras. Mais ne soyons pas dupes. Sous ses airs propres et cette apparence respectable se cache toujours la bête immonde. Entre les ratonneurs à croix-gammés et les beaux parleurs encravatés, il n’y a pas de différence.
Jordan Bardella, l’une des figures de cette extrême-droite “respectable,” se montrait la semaine passée au sommet des partis réactionnaires et fascistes européens. S’y retrouvaient divers leaders racistes, mysogines, anti-LGBT,... dont par exemple Martin Helme, leader estonien de l’extrême-droite, connu pour pour son abject slogan “If you’re black go back” (“Si vous êtes Noirs, repartez”). Pendant ce temps, en coulisses, plusieurs des collaborateurs de la délégation du RN laissaient complètement tomber le masque en effectuant des saluts nazis au son de chants fascistes.
La menace est réelle et elle ne se combat pas à demi-mots. La gauche de rupture que nous incarnons est aussi une gauche de combat, de combat contre l’extrême-droite, contre sa violence et ses horreurs. Il faut faire vivre le front le plus large et le plus solide possible au-delà duquel aucune forme de haine, de racisme et de violences fascistes ne pourra subsister.
Ce sera un des enjeux majeurs des prochaines élections européennes. Tous les antifascistes devront être au rendez-vous. Avant qu’il ne soit trop tard.