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MOBILISATION DU 8 MARS : NON À CETTE RÉFORME DES RETRAITES QUI SE FAIT SUR LE DOS DES FEMMES

Billet d'humeur 8 mars 2023

Les femmes sont passées de la soi-disant grande cause du quinquennat ... à la variable d'ajustement du gouvernement sur les retraites. A l'occasion de la mobilisation du 8 mars pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, retour sur l’injustice antiféministe de la retraite à 64 ans. Niant l'évidence, Elisabeth Borne a osé affirmer que “la réforme des retraites ne pèsera pas plus sur les femmes que sur les hommes". Elle n’en est pas à son premier mensonge, mais celui-là est sans doute le pire. Car en réalité plus de 60% des trimestres travaillés supplémentaires seront faits par… les femmes. Niveau féministe, on a vu mieux…

Et manque de bol, c’est d'ailleurs un membre de son propre gouvernement, Franck Riester, qui l'a lui-même reconnu. Alors il s’est certes fait taper sur les doigts ensuite car dire la vérité n’est pas toléré en Macronie, mais il n’est jamais revenu sur ses propos car effectivement, tout le monde le sait, "les femmes seront plus pénalisées que les hommes". A la fois sur l’obligation de travailler plus longtemps et sur le niveau de leurs pensions.


Les femmes partent déjà en moyenne 7 mois plus tard que les hommes. Mais avec la réforme, c'est la double peine pour les femmes qui vont être encore plus désavantagées. Juste un exemple, les femmes nées dans les années 80 devront travailler 8 mois de plus… contre 4 mois pour les hommes. Et c’est pareil sur l’ensemble des cohortes. Réforme féministe on vous dit….


Les femmes touchent déjà des pensions 40% inférieures aux hommes. Mais au lieu de réduire cette injustice insupportable, le gouvernement préfère la renforcer. L'écart sur les pensions va encore s'aggraver car les femmes sont sur-représentées dans les temps partiels & les métiers dévalorisés socialement. Et elles ne bénéficieront plus de la surcote de 5% au-delà de 62 ans qui est touchée en majorité par des femmes.


Et tout ça devait être compensé par la grande "mesure sociale" de la réforme des retraites, roulement de tambour, les fameux 1200 € qui auraient dû concerner en priorité les femmes. Sauf que des 2 millions de bénéficiaires, on est passé à 10.000. Et résultat, quasi aucune femme ne sera concernée…
La réforme des retraites est donc bien profondément anti-féministe, car elle se fait directement sur le dos des femmes. Ironie de l’histoire, c’est pourtant l'égalité femmes-hommes qui serait la solution au problème. Car il suffirait de rétablir l’égalité salariale pour combler 5,5 milliards de déficit et d’aligner les taux d’emploi pour obtenir 9 milliards !


Et sur le sujet, le RN, opposant factice à la réforme, ne vaut pas mieux que la Macronie. Vraiment pas. Car pour Le Pen, la solution miracle de financement, c’est... nos utérus. En résumé pour l’extrême-droite, fidèle à l’histoire du facisme, les femmes doivent être à disposition pour multiplier les enfants qui combleront le déficit. Et si on a pas envie ? Ba c’est pas grave… 

Alors une bonne fois pour toutes je le dis et je le répète : ni nos ventres, ni nos droits sociaux ne doivent être la variable d’ajustement du financement des retraites. Alors ce 8 mars, plus que jamais, descendons toutes dans la rue pour défendre nos droits !

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