Politique monétaire et lutte contre l’inflation : profits privés, pertes publiques.
La BCE mène depuis bientôt un an une politique de forte hausse des taux directeurs. A défaut de porter réellement ses fruits contre la hausse des prix qu’elle prétend endiguer et d’atténuer ses effets sur les classes populaires, l’augmentation des taux profite en revanche aux banques privées, dont les réserves sur les comptes des banques centrales de l’Eurosystème sont d’autant mieux rémunérées.
D’après les calculs de l’économiste Eric Dor, un taux de la facilité de dépôt à 3%, tel que c’est le cas depuis le jeudi 16 mars, signifie que les recettes des banques de la zone euro sur leur liquidités placées auprès des banques centrales atteindront pas moins de 122 milliards € /an. Si la BCE augmente encore les taux, comme elle le laisse entendre, cette rémunération sans effort serait encore plus importante : 183 milliards €/an pour un taux à 4,5%.
Ce sont les banques centrales qui supportent le coût de ces gigantesques profits du secteur financier.
-
La BCE va-t-elle fournir sa propre estimation des intérêts perçus par les banques commerciales de la zone euro du fait de la hausse des taux?
-
Les Etats, et donc les contribuables, vont-ils être mis à contribution pour éponger les pertes des banques centrales causées par les profits des banques commerciales?