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Gaz et nucléaire “durables” : Macron Président de l'amicale de l'irresponsabilité écologique

Tribune 11 janvier 2022

2022 commence bien pour les énergies polluantes. Quelques heures avant la fin de l'année, la Commission européenne a officiellement proposé d’inclure le gaz et le nucléaire dans sa liste des activités “durables”, leur ouvrant la porte à de nouveaux financements. Cette décision incompréhensible, alors que l’Europe ne respecte déjà pas l'accord de Paris, a été rendue possible par la mobilisation acharnée d'Emmanuel Macron, qui a pris la tête d'une coalition d'irresponsables avec les pays gaziers et l'extrême droite européenne, pour le plus grand bonheur des lobbys.

Le gaz et le nucléaire ne sont pas des énergies d'avenir. Le gaz fossile est la principale source d’émissions à effet de serre de la production électrique en Europe. Quant au nucléaire, il est source de risques industriels avec lesquels on ne peut faire aucun compromis. Et il génère des déchets hautement radioactifs dont personne ne sait quoi faire. Les inclure dans la “taxonomie”, qui vise à définir les activités économiques durables, est un non sens absolu ! Cette décision porte un coup fatal à un texte déjà bancal en ne réservant plus les financements labellisés durables aux seules énergies renouvelables. Une fois de plus, la Commission est prise la main dans le sac de l’hypocrisie écologique  : elle vante son leadership climatique puis fixe des objectifs qui ne permettent pas de tenir les cibles de l’accord de Paris ! Elle promet un Pacte Vert, mais ne débloque qu’une fraction des financements nécessaires, tout en continuant de verser massivement des subventions à des infrastructures fossiles. 

Mais la Commission n’est pas la seule responsable dans ce dossier, qui aurait pu prendre une autre tournure sans l’intervention d’Emmanuel Macron. Le soi-disant “champion de la Terre” a engagé un bras de fer avec ses plus proches partenaires européens pour défendre son obsession du nucléaire. Alors qu’en France, il agitait le débat public en proposant d’inscrire la protection de l’environnement dans la Constitution, il s’activait à Bruxelles pour sauver ses EPR. Quitte à se compromettre  avec le pire du pire en Europe. Macron a pris la tête d’une coalition de l’horreur, avec les pays gaziers et toute l’extrême droite européenne, y compris Viktor Orban. Il a affiché publiquement son amicale de l’irresponsabilité climatique, en faisant signer des tribunes à ses ministres avec ses alliés honteux. Il est même allé jusqu’à menacer de bloquer tout le processus si le nucléaire était laissé de côté. Tout ça “en même temps” qu’il se pavanait à la COP 26 pour donner des leçons à la terre entière et vanter son bilan écologique pourtant désastreux.

En imposant à toute l’Europe sa vision pro-nucléaire, Emmanuel Macron s’est même mis à dos un certain nombre d'États européens. La coalition allemande a qualifié l’inclusion du nucléaire de “dangereuse” et de “greenwashing”. L’Autriche et le Luxembourg comptent poursuivre la Commission en justice si elle va au bout de son projet. Quelques heures avant le début de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, déjà critiquée pour être instrumentalisée au service de sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron enterre toute possibilité pour la France de peser dans le jeu européen et d’agir pour le climat. Le futur Président élu en avril aura 3 mois pour corriger le tir : le gouvernement de l’Union populaire tournera définitivement la page de ce quinquennat d’irresponsabilité climatique  pour engager immédiatement la planification écologique.

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