Étape 5 : bilan de ces 260 km qui m'ont rappelé le sens meme de la politique
De la promenade des anglais à Nice à la rue d’Aubagne à Marseille, la boucle est bouclée et nous arrivons au terme de nos 260 km à vélo de cette première semaine de nos 1000 bornes dans une Europe en berne. 260 km intenses pour nos mollets comme pour nos esprits, tant les rencontres furent enrichissantes. Partie dans une région que je connaissais bien, cette aventure réalisée pour la première fois par un député était un peu un saut dans l’inconnu. Armée de mon carnet de notes et de mon fidèle destrier à deux roues (et accompagnée de l'organisation & des mollets solides de mon collègue Matthieu), j’ai été étonnée de la bienveillance et de l’accueil très ouvert de toutes les personnes que nous avons rencontrées sur le chemin, surprises qu’on prenne le temps de les écouter une fois élue. C’est sûr que l’arrivée en short – T-shirt – casque à vélo a bien aidé à faire tomber des barrières et des préconçus sur les députés européens ! 😉 Bref, une semaine riche en surprises et en émotions, conclue par un accueil chaleureux des militants marseillais qui ont multiplié les questions sur le parlement européen, preuve qu’il n’est pas si loin que cela des gens si on fait l’effort de le rapprocher.
Cette semaine fut celle de rencontres marquantes : de Pierre-François et Isabelle, paysans dans le centre-Var qui se battent pour faire vivre une agriculture respectueuse de la planète et de notre santé. De Christian, Kamel et tous les autres migrants à la frontière italienne qui luttent pour leur survie en dépit du traitement indigne des autorités françaises. De Geneviève Legay, militante infatigable contre les violences policières et pour la justice sociale. Des gilets jaunes du Cannet-des- Maures qui ont inventé une autre forme de société : solidaire et écologique.
Cette semaine fut aussi celle de la solidarité avec tous ces militants rencontrés sur le chemin et qui donnent leurs lettres de noblesse à l’engagement. Martine, Mireille, Agnès, Adèle, Patricia, Joël, Zohra, Dellia : mobilisés au quotidien pour dénoncer les conditions de traitement des migrants à la frontière entre la France et l’Italie et pour leur assurer un accueil digne et humain. De toutes les associations du haut-Var, mobilisés contre la privatisation de la régie de l’eau, pour un accueil digne des migrants ou encore pour des initiatives écologiques locales.
Cette semaine fut aussi bien sûr celle de l’alternative. Celle qu'il faut construire face au refus scandaleux de la Police aux Frontières de me laisser visiter le lieu d'enfermement des migrants à la frontière italienne. Celle dessinée par les militants de Fréjus qui se battent contre l’extrême droite au pouvoir et leur casse sociale et écologique. La nécessaire alternative écologique appelée de leurs vœux par les experts et écologues rencontrés dans la forêt de Font-Blanche et qui n’ont de cesse d’alerter sur les conséquences catastrophiques du changement climatique et l’urgence de changer de modèle économique. Une alternative écologique entamée par les habitants du éco-hameau du bois de brindilles, qui construisent un éco-habitat groupé au Cannet-des-Maures. L’alternative défendue par le mouvement Alternatiba rencontré à Marseille et qui promeut 300 propositions pour opérer la transition écologique à l’échelon local. Une alternative agricole défendue par Pierre-François et Isabelle et accompagnée par les AMAP qui ont vu le jour pour la première fois en France dans le Var.
Tant d’expériences, d’aventures, d’émotions que j’ai reportés dans mon carnet de note et tentés de vous faire vivre cette semaine, pour donner de la voix aux sans-voix. Tant de témoignages qui me rappellent pourquoi je me suis engagée en politique et pourquoi je me bats dans la tour d'ivoire des institutions européennes. Tant de récits de vie et de combats qui dessinent une alternative, que je vais mettre en selle et ramener dès lundi au Parlement européen. Avant la prochaine série d’étapes des 1000 bornes dans une Europe en berne.
En savoir plus sur ce lien